Art et action

« Au cours de la période d’après-guerre, où étaient renversées toutes les valeurs convenues, j’avais souvent pensé et fait part à autrui que c’était le moment ou jamais de ressusciter le vieil idéal japonais, où se combinaient les lettres et les arts guerriers, l’art et l’action »

Yukio Mishima, « Le soleil et l’acier ».

« Tout est rythme »

Nelly's - The hungarian dancer Nikolska in the Parthenon, 1929 © Musée Bénaki

« Tout est rythme, le destin tout entier de l’homme est un rythme céleste, de même que toute œuvre d’art est un rythme unique, et tout prend élan depuis les lèvres poétiques du dieu, et là où l’esprit de l’homme s’ajointe à lui, ce sont les destins transfigurés dans lesquels se montre le génie : le dire poétique est une lutte pour la vérité… Et ainsi le dieu utilise le poète comme flèche, pour tirer de son arc le rythme… »

Friedrich Hölderlin, cité par Walter Friedrich Otto in « L’esprit de la religion grecque ancienne », chapitre « L’unité du monde d’Apollon ».

« Tout est rythme »

L’art grec

« Il n’y eu sans doute jamais d’époque où, comme de nos jours, tant de choses et tant de choses confuses furent dites et écrites à propos de l’art et où l’usage du mot fut si peu soumis à examen.

Cet état-de-fait doit avoir ses raisons. Nous en découvrons une dès l’instant où nous remarquons qu’au temps de l’art grec, il n’y eut rien de tel qu’une littérature sur l’art. Les oeuvres d’Homère et de Pindare, d’Eschyle et de Sophocle, les édifices et les sculptures des grands maîtres parlaient d’elles-mêmes. Elles parlaient, c’est à dire montraient où l’homme prenait place, elles laissaient percevoir d’où l’homme recevait sa détermination. Leurs oeuvres n’étaient pas l’expression de situations existantes et surtout pas la description de vécus psychiques. Les oeuvres parlaient tel l’écho révélateur de la voix qui déterminait la totalité de l’existence (Dasein) de ce surprenant peuple. »

Martin Heidegger, « Remarques sur art – sculpture – espace ».