« Idéologie et tendance culturelle qui affirment la prévalence de l’individu et de ses intérêts sur son groupe d’appartenance.
Cette notion est ambiguë. Car il existe un individualisme positif, celui des traditions helléniques, celtique et germanique, et un individualisme négatif (qui est l’exagération tragique du premier), celui de la mentalité bourgeoise, négatrice de la solidarité avec sa communauté ou son peuple. Il est partiellement issu des religions du salut individuel (sôtériologies) où l’homme atomisé est placé seul face à Dieu, sans intermédiaire.
L’individualisme positif, typiquement européen, est lié à la notion de liberté et de responsabilité et ne remet pas en cause le patriotisme et l’esprit de sacrifice. C’est l’individualisme des personnalités créatrices, des artisans et des aristocrates. L’individualisme négatif et passif de la société marchande et consumériste rime au contraire avec la massification et la domestication de l’individu isolé. C’est l’individualisme des masses conditionnées où les hommes ne sont plus que des atomes consommateurs, détachés de la communauté du peuple. Il est donc nécessaire de distinguer l’individualisme aristocratique de l’individualisme bourgeois. Ce dernier est narcissique et nihiliste, il est la porte ouverte à tous les esclavages, toutes les robotisations, sous le couvert de l’émancipation. En dépit de son apparence et de ses simulacres, le socialisme de gauche comme la société marchande ont toujours flatté un individualisme de la déresponsabilité et de l’assistance, qui renie les solidarités et débouche sur des réflexes corporatistes et égoïstes.
L’individualisme contemporain suit le paradoxe suivant : il exalte le narcissisme individuel mais opprime à long terme l’individu en l’isolant de ses solidarités naturelles. L’individualisme est positif si, au sein de la communauté-du-peuple, il sait mettre en valeur les personnalités créatrices. »
Guillaume Faye, « Pourquoi nous combattons, Manifeste de la Résistance européenne ».