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« De ce poème nous sommes nés, et pourtant il est avant tout celui de la guerre, voilà bien un scandale troublant… L’Iliade, ce poème de la guerre, fut aussi le poème sacré des anciens Grecs, leur éducateur en tout, et donc le nôtre par héritage.

Alors qu’il n’était plus soutenu par aucun pouvoir, aucune église, aucune institution, ce poème est cependant parvenu jusqu’à nous, intact, traversant les siècles et les plus extrêmes bouleversements, ne cessant de fasciner et de stimuler les esprits petits et grands, génération après génération. Si nous le lisons avec un regard frais, dépouillé de l’érudition des doctes, ce poème guerrier continue de nous parler comme au premier jour. Pourquoi donc cette permanence alors que nous sommes sortis des anciennes sociétés martiales pour celle du commerce, et alors que nous avons quitté les anciennes sociétés héroïques pour celle des simples hommes ? Aurions-nous besoin à ce point de la guerre et des héros ? Serait-ce qu’ils auraient à nous dire sur nous-mêmes des secrets inavouables ? Peut-être ressentons-nous aussi parfois une insatisfaction et une révolte sourdes à l’encontre de l’ennuyeuse paix bourgeoise qui est devenue notre lot ? »

Dominique Venner, « Du poème de la guerre à l’âme européenne », La NRH n° 52, janvier-février 2011, en kiosque actuellement.

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