« Le renversement du platonisme, renversement suivant lequel les choses sensibles deviennent pour Nietzsche le monde vrai et les choses suprasensibles le monde illusoire, reste entièrement à l’intérieur de la métaphysique. Cette façon de dépasser la métaphysique, que Nietzsche envisage, à savoir dans le sens du positivisme du XIX ème siècle, marque seulement, quoique sous une forme différente et supérieure, que l’on ne peut plus s’arracher à la métaphysique. Il semble à vrai dire que le méta-, le passage par transcendance au suprasensible, soit ici écarté en faveur d’une installation à demeure dans le côté « élémentaire » de la réalité sensible, alors que l’oubli de l’être est simplement conduit à son achèvement et que le suprasensible, en tant que volonté de puissance, est libéré et mis en action.

[…] La volonté de volonté, sans qu’elle puisse elle-même le savoir ni tolérer un savoir à ce sujet, s’oppose à tout destin : par ce mot nous entendons ici l’attribution d’une manifestation possible de l’être de l’étant. La volonté de volonté durcit toute chose et la conduit dans l’absence de destin. »

Martin Heidegger, « Dépassement de la métaphysique », in « Essais et conférences », Tel Gallimard, p. 91.

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